Lutter contre le cycle conjoncturel
«Faut-il lutter contre les cycles conjoncturels ?»
Sur un siècle, de 1825 à la Première Guerre mondiale, la France a connu 11 crises économiques. Suite à la crise de 1929, la parution de la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, de J. M. Keynes fournissait la base théorique justifiant une intervention publique visant à éviter ces crises et leurs effets négatifs sur la production, l'emploi, les revenus...
Les économies industrielles connaissent des fluctuations conjoncturelles, des cycles qui perturbent : leur fonctionnement. On peut dire que la politique économique, du moins à court terme, est née de la volonté de limiter ces fluctuations et leurs conséquences économiques et sociales, La croissance économique de l'après-guerre a montré l'efficacité de ces politiques, puisqu'elle fut remarquablement régulière. Mais depuis les années 1970, les cycles sont de retour.
Cela signifie-t-il que les politiques économiques ne sont plus efficaces ? Sont-elles devenues inutiles, voire néfastes ? Les cycles conjoncturels sont-ils aujourd'hui un élément normal du fonctionnement de nos économies ?
Pour en discuter, nous montrerons d'abord que l'existence même de fluctuations de court terme appelle a priori des politiques économiques conjoncturelles (I), puis que l'efficacité et l'utilité de celles-ci est discutée face aux caractéristiques des cycles actuels (II).
A PRIORI, L'EXISTENCE DE CYCLES ECONOMIQUES APPELLE DES POLITIQUES ÉCONOMIQUES CONTRACYCLIQUES A. Les fluctuations économiques sont coûteuses pour les économies
Déjà au Moyen Âge les économies connaissaient des fluctuations, souvent déclenchées par des mauvaises conditions climatiques ou des troubles politiques. Le renchérissement du prix des subsistances transmettait aux villes la crise. Les crises industrielles qui apparaissent au XIX° siècle sont de nature différente. Il s'agit de crises de surproduction où le manque de débouchés conduit à une