Lé désir peut-il se satisfaire de la réalité ?
La réalité est telle que le désir existe. Ce dont on manque, ce dont on a besoin et qui n’est pas déjà, est propice à être l’objet du désir. Le désir provient donc de sentiments abstraits, il n’est pas concret mais imaginaire. C’est son impact sur notre volonté qui nous pousse à agir, dans le réel, vers les objets désirés qui sont sources de satisfaction. On cherche donc la satisfaction dans l’accomplissement de nos désirs, voir dans l’assouvissement du Désir en général. La réalité suffit-elle à accomplir cette satisfaction ?
Si le désir est causé par un manque réel, ne peut-il pas être satisfait par le réel ? N’est-il pas possible de façonner la réalité pour qu’elle réalise ses désirs ou d’adapter ses désirs dans le cadre de la réalité ? Mais le désir comprend une part imaginaire, il est sans limite et infini. Ainsi se satisfaire de la réalité n’impliquerait-il pas de renoncer à une part du désir ? Nous en venons donc à nous demander de quelle façon nous pouvons envisager le désir pour qu’il puisse se satisfaire de la réalité sans y renoncer.
L’enjeu de notre sujet consistera donc à dépasser le rapport entre désirs rationnels, qui se satisfont de la réalité, et désirs irrationnels, uniquement réalisables dans l’imaginaire pour déterminer la perception du désir permettant de se satisfaire de la réalité sans renoncer au désir libre. Le désir qui résulte d’un réel besoin ou d’un manque est nécessaire et naturel. A première vue, il semble donc réalisable dans la réalité. Ainsi les désirs rationnels comme celui de se nourrir, celui de découvrir le monde ou le désir d’apprendre sont satisfaisables dans la réalité. Dans l’allégorie de la caverne où Platon aborde le désir du savoir, l’esclave qui sort de la caverne, son monde visible, ne va pas alors dans un monde imaginaire assouvir son désir de vérité mais reste bien dans la réalité. Au contraire il abandonne sa réalité illusoire pour la véritable réalité où se