Machiavel, le prince : la politique doit-elle être morale ?
Chapitre XVIII (« comment les princes doivent garder leur foi") Résumé: Le chap XVIII continue le sujet annoncé au début du chap XV : celui des vertus et des vices des princes. Le chap XV a envisagé les vertus et les vices en général ; le chap XVI la libéralité et la parcimonie ; le chap XVII la cruauté et la pitié ; le chap XVIII s’occupe de la fidélité à la parole donnée.On va donc retrouver ici le problème des rapports entre morale et politique. D’autres questions vont aussi être avancées, notamment celle de la « raison d’Etat » (raison d’Etat = considérations invoquant l’intérêt supérieur de l’Etat pour justifier une action contraire aux règles de droit habituelles ou aux règles morales reconnues).
§1 : un constat : il y a un écart entre les idées et les faits en politique, écart qui se vérifie en particulier vis-à-vis du problème de la fidélité à la parole donnée
On retrouve donc ici la perspective de M. : non l’idéalisme mais le réalisme (politique). Ce qui compte c’est l’efficacité politique, valeur suprême. La suite du chap va justifier à partir de ces principes l’infidélité à la parole donnée
§2 : comment en fait se mène le combat politique : l’homme et la bête
1) pour être efficace, le pouvoir doit tenir compte de ce que sont les hommes qui en sont les sujets,c'est-à-dire :
- des êtres qui ont quelque chose de spécifique (des « hommes ») : l’aptitude à respecter un ordre légal et à avoir des sentiments moraux
- des êtres passionnels qui n’obéissent qu’à la force (des « bêtes »)
Il faut donc pour les gouverner « savoir bien user de la bête et de l’homme » (165/ 15-16). User de l’homme, c’est faire appel à la loi ; user de la bête va être défini dans le § suivant.
2) M. ajoute que la tradition philosophique n’ignorait pas ce précepte
C’est ce que donnent à entendre les auteurs anciens qui nous disent que les princes grecs comme Achille furent élevés par Chiron, le plus sage des