Gustave Flaubert, Madame Bovary, Troisième Partie

Eléments d’introduction :

Titre éponyme (= titre de l’œuvre reprend le nom d’un des personnages)
Une des œuvres majeurs de Flaubert (publié en 1857) et plus généralement du XIXème siècle.
Il peut être associé au courant réaliste. On retrouve d’ailleurs cette touche réaliste dans l’extrait.

Scène de fin de vie d’Emma (=Mme Bovary)
Elle est couchée sur un lit, entouré du prêtre (M. Bournisien) et de ses proches (M. Bovary, M. Canivet, Félicié, le pharmacien)
Le prêtre lui donne l’extrême onction, cérémonie religieuse qui consiste à bénir la personne avant qu’elle ne meurt pour qu’elle accède au paradis. C’est le dernier sacrement dans le religion chrétienne (après le baptême, communion, mariage)

L’agonie d’Emma comme un purgatoire tragique

Emma retrace le parcours de sa vie comme pour faire un bilan.
A chaque partie du corps citée dans le texte, renvoie une sensation ou une émotion particulière qu’elle a vécu.

On retrouve en fait les 5 sens (montrent que tous ses sens sont en éveil) :
->vue avec les « yeux » qui ont servi à voir les merveilles du monde
->odorat avec les « narines » : « brises tièdes et senteurs amoureuses » (ici on a un chiasme comme pour mélanger les différentes odeurs, celles de la nature, des parfums…elle revit tout en même temps)
->goût avec la « bouche » : « ouverte pour le mensonge, gémi d’orgueil et crié dans la luxure » = métaphore et gradation de la parole, du langage. La bouche devient une pièce à conviction de ces différents forfaits
->toucher avec les « mains » et les « pieds » : « courait à l’assouvissance de ces désirs » = métaphore de la course pour symboliser l’envie irrésistible de succomber au désir

->et l’ouie arrive un peu plus tard avec la chanson de l’Aveugle

Elle doit en quelque sorte revivre ces moments-là comme pour expier ses péchés et retrouver une pureté suffisante pour aller au paradis.

L’agonie d’Emma passe par différents