Mais qu'a-t-on fait lundi?
Les jeunes prennent les choses en main
Nous vivons une époque formidable. Un printemps qu’on n’attendait pas et qu’on n’aurait pas anticipé. La jeunesse de Tunisie et d’Egypte viennent d’ouvrir une porte de l’histoire qu’on pensait fermée à force d’être résignés, las d’attendre un changement qu’on ne croyait jamais venir.
Si l'on fait, le tour de la "région", on aura remarqué que le détonateur tunisien, où dominent les diplômés chômeurs de régions délaissés par l'Etat (plus que par le régime, comme on l'entend bien souvent), n'a que peu à voir avec le contexte égyptien, où la jeunesse cairote nantie et éduquée a réussi à déclencher une contestation qui a poussé la colonne vertébrale si l’on puit dire du système politique, à savoir l'armée, à dire « assez ». Que dire aussi de l'Irak, où « la démocratie » a été établie à la pointe des armes des américains. Que dire du Yémen et de la Libye, où les divisions régionalistes, religieux et tribaux pèsent bien plus lourd que le souci de démocratie. Que dire des monarchies du Golfe, de Bahreïn, où la contestation de la communauté chiite majoritaire est aussi ancienne que l'émirat-royaume, ou du Qatar, étrangement absent de la couverture d'Al-Jazzera. Que dire de l'Iran, où la répression est l’une des plus féroces, mais où les leaders de la contestation sont issus du sérail de la Révolution islamique. Que dire enfin de l'Algérie, où les années de guerre civile ne cessent d’avoir des répercussions sur la vie quotidienne des algériens.
En ce printemps Arabe, comment ne pas penser au Maroc ? A en croire nombre de réactions, il nous fallait ignorer la marche de l’histoire comme si tous ces changements et bouleversement s’arrêteraient aux frontières du Royaume. Quand ils n’insultent pas le présent et l’avenir en prétendant que le Maroc est « à sa manière » une démocratie, que tout changement est forcément chaos. Ils appellent cela « l’exception marocaine ».
Qu’on se le dise : Non,