Mallarmé brise marine
Mallarmé, 30 a,ns après Baudelaire, évoque dans Brise Marine le besoin d’évasion, d’exploration du monde. Contrairement à Baudelaire il n’a jamais fait de long voyage exotique ; c’est dans l’intimité de la lampe qu’il exprime le désir d’un contact avec les forces de la Nature. Nous étudierons au travers de cette poésie les spécificités du mouvement symboliste dont Mallarmé fut l’initiateur, puis nous analyserons comment ce poème s’inscrit dans le registre lyrique, enfin nous nous demanderons sous quels aspects le thème du voyage nous est donné à voir et à entendre
Le mouvement symboliste
Créer musicalement un langage parfait à l’image d’un monde de rêve, telle était l’ambition de Mallarmé. Nous pouvons d’emblée repérer que cette poésie est écrite en alexandrins, que les rimes plates « cieux..yeux » « trempe…lampe », ainsi que les rythmes, césure à l’hémistiche, ponctuation, enjambements, rejets, « les oiseaux ivres D’être parmi l’écume », créent une musicalité, un langage particulier, propre au poète qui désire recréer le monde. Mais au-delà de la forme, c’est le fond, le message délivré par le poète qui s’inscrit dans le symbolisme. En effet, dès les premier vers : « j’ai lu tous les livres », « fuir ! là-bas fuir ! »Mallarmé exprime sa déception , son ennui, son désir d’ailleurs, hors des formes d’expression connues dans les livres. Le futur « je partirai » suivi de l’injonction au présent « steamer lève l’ancre » inscrit le mouvement dans un univers intérieur, celui de la rêverie. Le poète n’est-il pas ce steamer, ce bateau qui doit lever l’ancre…jolie métaphore ! Si le poète est à la recherche d’une aventure intérieure son domaine privilégié pour accomplir ce voyage est la poésie. Perfection de la forme, symbolisme dans les images, rêverie, ennui, « Ennui » personnifié par la majuscule, mélancolie inscrivent bien ce poème dans les exigences de Mallarmé d’une