Management interculturel
À l'heure de la mondialisation et de la crise, de plus en plus d'entreprises sont amenées à implanter leurs filiales dans des pays étrangers afin d'assurer leur développement et de limiter les risques liés à leurs activités. En effet, même si « la mondialisation est en train de transformer notre monde en un village global »1(*), l'internationalisation permet, dans une certaine mesure, de répartir les risques à travers le globe et s'assurer une certaine stabilité. Ce calcul a poussé certaines entreprises japonaises à se développer hors du marché intérieur, aux États-Unis et en France entre autre. C'est le cas notamment de BOOKOFF, entreprise japonaise qui sera utilisée dans ce dossier pour illustrer ce processus d'internationalisation et les problèmes qui peuvent en découler. BOOKOFF est une société qui a connu un succès remarquable au Japon avec son concept de rachat et de revente de livres. BOOKOFF est souvent cité comme une des seules sociétés ayant pu croître pendant la période de stagnation qui a suivi l'explosion de la bulle économique des années quatre-vingt-dix. En 2004, elle entreprit d'ouvrir une boutique à Paris, après déjà plusieurs succès aux États-Unis2(*). Cette entreprise continue de faire parler d'elle au Japon depuis qu'en 2007, Mayumi Hashimoto, une ancienne femme au foyer sans qualification particulière, qui y était entrée 17 ans auparavant dans le cadre d'un arubaito3(*) ait été placée à la tête de la société4(*). Enfin, les pratiques managériales de cette entreprise sont particulièrement faciles à étudier car elles sont simples ; cette dernière ne gère pas un circuit de production, mais elle se limite à offrir un service de rachat et de vente. D'un point de vue méthodologique, ces recherches sont basées d'abord sur quelques ouvrages majeurs sur le management interculturel (en particulier celui de Olivier Meier5(*), et Fons Trompenaars et Charles Hampden-Turner6(*)), sur le management japonais à l'étranger (en