Manon lescaut- la mort de manon
Extrait 3 « La mort de Manon » p.208 (ll.2218-2243)
Questions : -En quoi ce texte soit-il différent du reste du roman ?
-Quel rôle jouent les notations matérielles et physiques ?
-Qu’est-ce qui caractérise l’expression ici ?
PLAN : I. Le langage verbal a) D.G commente son propre discours b) Dialogue DG/Manon II. Le langage non-verbal a) Les Mains : véhicule de l’expression b) Les autres modes de communication
Etude : I. a) Dans cette vaste plaine sans arbre où le danger les a exilés, nos héros sont épuisés. DG est blessé (Duel) et M. n’a plus la force « d’avancer davantage ». Cet épuisement a pour équivalant l’épuisement du discours : Le perso narrateur prévient qu’il sera bref et demande pardon à M. de Renancour pour la sécheresse de son discours : « Pardonnez si j’achève en peu de mots un récit qui me tue. » (l.2218). Cette économie de mots annoncée est aussi due au sujet lui-même : la scène ultime du couple se situe dans un désert, d’où une intimité complète que DG veut préserver. Par ailleurs, évoquer la mort de Manon, c’est revivre un souvenir douloureux, c’est appeler la mort une seconde fois.
Le héros semble dédoublé : son corps parle encore quelque peu mais son âme, personnifiée « semble reculée d’horreur » chaque fois que DG entreprend de l’exprimer. Thème EPIQUE de l’innommable, l’indicible et l’infâme : « N’exigez point de moi que je vous décrive […] » ; « C’est tout ce que j’ai la force de vous apprendre » (ll.2235-2236 ; ll.2238-2239).
DG réalise son destin en remplaçant l’éloquence par le silence, le corps par l’âme. Celle-ci ouvre et clos l’extrait (ll.2221-2240) b) L’économie de mots répond à celle du perso dans la scène relatée : ni paroles, ni même « le moindre souffle » au cours de l’ultime nuit passée « tranquillement ». La « voix faible » de Manon à l’agonie prononce une seule et brève phrase, que DG relate au discours indirect : « elle se croyait à sa dernière heure »