marceline desbordes
Je respire où tu palpites, Je t'implore et réclame ;
Tu sais ; à quoi bon, hélas ! Ne fuis pas loin de mes maux,
Rester là si tu me quittes, Ô fauvette de mon âme
Et vivre si tu t'en vas ? Qui chantes dans mes rameaux !
A quoi bon vivre, étant l'ombre De quoi puis-je avoir envie,
De cet ange qui s'enfuit ? De quoi puis-je avoir effroi,
A quoi bon, sous le ciel sombre, Que ferai-je de la vie
N'être plus que de la nuit ? Si tu n'es plus près de moi ?
Je suis la fleur des murailles Tu portes dans la lumière,
Dont avril est le seul bien. Tu portes dans les buissons,
Il suffit que tu t'en ailles Sur une aile ma prière,
Pour qu'il ne reste plus rien. Et sur l'autre mes chansons.
Tu m'entoures d'Auréoles ; Que dirai-je aux champs que voile
Te voir est mon seul souci. L'inconsolable douleur ?
Il suffit que tu t'envoles Que ferai-je de l'étoile ?
Pour que je m'envole aussi. Que ferai-je de la fleur ?
Si tu pars, mon front se penche ;