Marketing
Par Matthieu Guével
Les marques de luxe ont donné quelques-uns des plus beaux exemples de brand content. Deux séries de raisons expliquent l’engouement de grandes maisons et des belles marques pour le contenu éditorial et la communication par le contenu. La première est d’ordre conjoncturel, liée aux mutations de la communication contemporaine et aux nouveaux moyens d’expression nés du web notamment. Les belles marques ont à leur disposition de nouveaux moyens de créer du mythe, de raconter de belles histoires autour de leurs produits, de donner accès à leur savoir-faire. La deuxième série de raisons est d’ordre plus structurel. Certaines spécificités des marques de luxe les prédisposent en effet presque naturellement à la mise en œuvre d’opérations de brand content. Voyons lesquelles.
Pour bien comprendre les spécificités des marques de luxe, et notamment en quoi leurs stratégies diffèrent de celles des autres marques, l’excellent ouvrage « Luxe Oblige » écrit par Vincent Bastien et Jean-Noël Kapferer pourra servir de guide. Les deux auteurs choisissent fort opportunément de laisser de côté la sempiternelle et stérile question de l’essence – qu’est-ce que le luxe ? – pour s’intéresser aux manières d’être et aux comportements des marques de ce secteur. L’important n’est pas tellement de comprendre ce que le luxe est « dans l’absolu », mais comment il fonctionne concrètement . Les deux auteurs dégagent une dizaine « d’anti-lois du marketing », caractéristiques des stratégies du luxe. L’analyse de quelques-unes de ces lois permet de mettre en lumière les convergences entre la communication du luxe et le contenu éditorial de marque.
Oubliez le positionnement, vive l’identité de la marque !
La première anti-loi du marketing du luxe consiste à opérer une sorte de renversement copernicien des réflexes traditionnels du marketing. Le marketing classique, le marketing « procterien » ou « loréalien » s’est construit autour de