Marx et le travail aliéné
CARM13079003
Marx et le travail aliéné
Théorie critique
PHI 2210
Professeur : Iain McDonald
Département de philosophie
Université de Montréal 6 novembre 2012
Marx et le travail aliéné
Le projet émancipateur du jeune Marx avait à l’origine un double sens. Non seulement la révolution prolétarienne (ou l’abolition du travail aliéné) était une nécessité historique et la rectification d’un anachronisme social politique, mais avait aussi pour but de viser le vrai bonheur de l’homme, qui se produit lorsqu’il poursuit son essence d’autoréalisation. Ce présent travail se concentrera davantage sur le Marx des Manuscrits de 1844, pour qui l’homme avait une essence propre et qui avait donné pour tâche à la philosophie de lui faire comprendre cette essence identitaire. En premier lieu, la conception de la nature humaine marxienne sera traitée, suivi par l’aliénation de cette nature par le système de production, en finissant par le comment son abolition libérera en quelque sorte l’homme en général. Toute l’histoire de l’économie politique traditionnelle assume comme allant de soi l’existence de la propriété privée, la division du travail et l’échange de marchandise. Comme si ces concepts décrivaient la réalité de manière concrète et objective, comme si tout ce qui est en dehors de ce vocabulaire était une mésinterprétation du monde. La critique qu’en fait Marx, c’est dire que ces termes explicatifs simples sont le produit d’une fausse naturalité de faits historiques. Prendre la propriété privée comme quelque chose comme allant de soi implique une mécompréhension de ce qu’elle est réellement (les économistes ont même créé le concept de main invisible, qui n’explique en fait absolument rien et démontre leur incompréhension de la chose). Ce que fait Marx, c’est partir de ces principes économiques généralement pris pour acquis afin d’y trouver des contradictions (partir de l’en-soi