Maupassant excipit de bel
Commentaire composé
Le passage est un extrait du roman de G de Maupassant Bel-Ami et se situe dans la deuxième partie de l’œuvre. De manière très significative, il constitue son dénouement. Dans cette perspective, il conviendra de jeter un regard en amont aussi sur l’incipit afin d’établir une progression générale et ainsi se rendre compte de l’ascension sociale de ce héros appartenant aux héros de roman d’apprentissage.
Dans une perspective teintée de réalisme, l’excipit présente un personnage aux multiples identités, en pleine cérémonie de mariage, épousant en deuxièmes noces Suzanne, riche héritière. Au même moment, le passé de notre Bel-Ami refait surface dans une rencontre très significative et symbolique avec Mme de Marelle.
Il s’agira donc de s’interroger sur cette cérémonie de mariage placée sous le signe de l’hyperbole et du religieux. Quelle place peut-on lui accorder ? La rencontre entre le présent et le passé semble, elle aussi, tout à fait pertinente et apporte un éclairage supplémentaire au portrait du héros. Enfin, il conviendra d’étudier ce passage dans une esthétique du roman d’apprentissage placé sous le signe d’une véritable apothéose.
Le dénouement de Bel-Ami se termine par la cérémonie de mariage entre le héros éponyme et Suzanne. Dès le début du passage, force est de constater qu’en terme de point de vue ou de perspective, seul, le héros semble être sous les feux de la rampe. La vision de la mariée dans cette cérémonie est inexistante ou, du moins, réduite à un bras : « Georges reprit le bras de Suzanne ». C’est une mariée démembrée, disloquée, disjointe comme pour mieux glorifier, exalter, déifier son mari. En effet, la focalisation interne permet de percevoir un Bel-ami qui « se croyait un roi qu’un peuple venait acclamer ». Cette scène théâtrale plaçée sous le signe de l’hyperbole brosse déjà un portrait du héros dont la soif de pouvoir absolu et de reconnaissance le catégorise parmi le plus vil des