En utilisant un narrateur d’apparence objective et en plaçant son histoire dans un contexte réel, Maupassant montre une image probante de la société bourgeoise. En effet, puisque les auteurs réalistes cherchent à reproduire la réalité le plus fidèlement possible, ils tentent de ne décrire que ce qu’ils peuvent eux-mêmes observer. C’est pourquoi ils choisissent d’employer un narrateur objectif, c’est-à-dire un narrateur absent, et qui raconte généralement l’action à la troisième personne. Ce dernier n’intervient pas pour expliquer les scènes, ce qui laisse la tâche au lecteur de comprendre par lui-même pourquoi les personnages agissent comme ils le font, en déduisant le sens de leurs comportements et de leurs actions. Cette façon de faire permet donc une interaction entre le lecteur et le personnage plus près de celle de la vie de tous les jours, puisque dans la vraie vie, on ne peut jamais savoir ce que peuvent penser les gens autours de nous. C’est ce qu’on peut remarquer dans « La parure », par exemple lorsque Mathilde dit à son mari : « Cela m’ennuie de n’avoir pas un bijou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J’aurai l’air misère comme tout. J’aimerais presque mieux ne pas aller à cette soirée » (p. 164). Grâce à cette déclaration, le lecteur comprend à quel point Mathilde accorde de l’importance aux apparences et à l’opinion que les autres ont d’elle, puisqu’elle préfère se passer d’une invitation au genre de soirées où elle n’a pas souvent l’occasion d’aller, plutôt que d’avoir l’air pauvre aux yeux de gens importants. De plus, tout au long du récit, on peut remarquer la présence de références à des lieux véritables aux travers des descriptions, tels que « la plaine de Nanterre » (p. 163), « rue des Martyrs » (p. 165), « Palais-Royal » (p. 168), « Champs-Élysées » (p. 170). Ces références permettent de rendre le récit plus vraisemblable, puisque le lecteur reconnaît ces lieux. En choisissant de faire évoluer ses personnages dans un contexte réel,