le propre de la tragedie est de faire croire que tout est possible alors meme que la fatalite de la destinee des personnages est nouee des l'exposition. c'est pourquoile moment cle du basculement vers l'ireeversible est particulierement soigne.l'auteur, le plus souvent par le biais d'un monologue deliberatif fait hesiter son heros face au crime qui scellera la piece. c'est ainsi que corneille met en scene medee en proie a un noir dilemme dans son texte eponyme. la scene deux de l'acte cinq ouvre le denouement sur le monologue de l'heroine, ne sachant si elle doit ou non assassiner ses propres enfants pour parachever sa vengeance contre son infidele jason. nous examinerons donc la maniere dont ce monologue parvient a exprimer le dechirement de medee. pour cela, nous regarderons son aspect deliberatif qui mene a la necessite de vengance, mais egalement la representation du dilemme cornelien, medee etant a la fois desorientee et victime d'un amour tragique, pour terminer sur l'annonce du denouement, c'est a dire le jugement et la prise de decision.

Ce texte se presente tout d'abord suos la forme d'un monologue deliberatif aboutissant a l'idee d'une necessaire vengance. en effet, la reflexion de medee est parfaitement visible de par son examen de la situation. le vocabulaire de l'analyse est d'ailleur utilise par le personnage. elle s'exhorte elle-meme a "consulter" (v.2) ses envies, fait reference a ses "pensers" (v.21) et enfin oppose nettement deliberation et action dans la propositionje n'execute rien"(v.27) et, de facon plus evidente enccore par le biais d'un parallelisme au vers 29 : "n'en deliberons plus, mon bras s'en resoudra".le monologue apparait clairement comme annonciateur d'un acte de violence. en outre, les types de phrases affectifs vont egalement dans le sens d'une douloureuse introspection. la replique debute par une question rhetorique:"est-ce assez, ma vengance, est-ce assez de deux morts?" qui fait reference aux deces de creon et creuse, au