MEMOIRE GENS DU VOYAGE DE CESF 2
Les gens du voyage représentent aujourd’hui une des populations les plus stigmatisée. Leur mode de vie les amène à toujours se tenir prêt à partir, héritage historique pour beaucoup lié aux persécutions et aux rejets dont ils ont été les victimes, de siècle en siècle, depuis leur arrivée en Europe dès la fin du Moyen-âge. Ce comportement socioculturel acquis explique, pour une large part, la méconnaissance et l’incompréhension qui entourent les gens du voyage de France quand est constatée cette alternance de stationnements et de déplacements jamais vraiment définitifs, le plus souvent alternatifs, mais presque toujours dans la zone de vie où sont présentes les traces d’un vécu familial. Les gens du voyage regroupent des populations d’origine très diverses et des situations disparates. Certaines sont parfois sédentarisés en habitat collectif depuis des décennies, d’autres circulent sur l’ensemble du territoire français, d’autre encore se déplacent régulièrement mais selon des itinéraires géographique restreints. Ni nomades, ni errants, ni véritables voyageurs, les gens du voyage, encore appelés les Tsiganes, cherchent une terre d’accueil, un sol où vivre, sans grandes exigences, mais à la recherche d’une tranquillité et d’une acceptation de leur spécificité séculaire.
La catégorie « gens du voyage », faute de données établies, s’appuie sur des recensements administratifs. Les estimations proposées se situent dans une fourchette très large allant de 210 000 personnes recensées en France à 500 000. Les chiffres avancés montrent la difficulté à dénombrer une catégorie « gens du voyage » dont la délimitation et la définition ne sont pas résolues. Pourtant, la « question gens du voyage » semble prendre actuellement un relief d’importance nationale et transnationale, particulièrement dans le cadre de la nouvelle configuration de l’Union Européenne : les nouveaux Etats membres ont pour la