Militant ouvrier
Les deux premiers temps font partie de l'origine de l'éducation populaire, le temps mythique où elle était la dimension culturelle de la production de l'action collective. C'est la définition primitive de l'éducation populaire. C'est-à-dire la production collective de connaissances, de représentations culturelles, de signes qui sont propres à un groupe social en conflit.
À l'origine l'éducation populaire est une dimension du syndicalisme à une époque où le syndicalisme est en même temps mutualisme et coopération. Dans l'histoire du mouvement ouvrier, cela correspond à la deuxième moitié du xixe siècle. Il fallait produire une analyse de ce qui se passe et produire bien sûr un contre projet par rapport à ce qui se passe. Cette dimension est encore présente dans une partie des mouvements se réclamant de l'éducation populaire, par exemple ATTAC.
Puis avec l'entre-deux-guerres, on assiste à une spécialisation (associations spécialisées dans la culture comme les ciné-clubs, ou dans les loisirs, les vacances).
Dans cette optique réductrice, l'action des laïcs "bourgeois" (Jean Macé) ou des chrétiens, protestants et catholiques, est marginalisée, de même la crise du monde ouvrier qui est passée sous silence. Par ailleurs au début du xxie siècle l'éducation populaire se réduit à des structures administratives pourvoyeuses de subventions et de détachements administratifs, à des réseaux militants mal coordonnés ou antagonistes et à quelques colloques. À côté subsiste une masse