Mini-dissertation dur je suis une légende de robert matheson
1642 mots
7 pages
Depuis le début du dix-neuvième siècle, le thème vampirique a été exploité de nombreuses fois. Cependant, selon les auteurs, il n’a pas eu la même signification. Souvent le vampire est le « méchant », le démon qu’il faut tuer pour rétablir l’ordre et la morale. Parfois, comme dans La Morte amoureuse de Théophile Gautier, il représente à l’inverse une tentative pour s’affranchir de cet ordre et de cette morale ; ou mieux : une aspiration vers le bonheur et la liberté. Comme tout mythe, celui du vampire évolue avec les auteurs et s’adapte aux époques. Au dix-huitième siècle, les « vampires » supposés sont apparus en même temps que la peste, une maladie que les gens de l’époque connaissaient et redoutaient. C’est donc avec une certaine logique que Richard Matheson donne une origine épidémique au vampirisme dans Je suis une légende, roman publié en 1954. Cependant, l’épidémie a ici une origine humaine : une guerre, que l’on suppose être nucléaire (chapitre 6). Ainsi, Matheson réemploie le thème vampirique tout en le réactualisant, afin qu’il soit au plus près des peurs de ses contemporains. Le protagoniste, Robert Neville, est le dernier être humain sur Terre, tous les autres ayant mutés en vampires. Chaque jour il s’acharne à survivre et à percer le mystère de l’existence des vampires. Nous nous demanderons alors comment le vampirisme dans Je suis une légende s’émancipe du topos fantastico-religieux et en quoi il permet de repenser les rapports entre l’individu et la société. Nous montrerons l’importance de la science dans ce roman, puis nous analyserons la manière dont Neville réagit face à sa condition de dernier homme, avant de finalement traiter des rapports entre le héros et les diverses formes d’altérité, ainsi que de tenter de comprendre le renversement profond qu’induit le changement de société qui est révélé à la fin du livre.
D’emblée, la quête de vérité de Robert Neville se manifeste par le rejet de la superstition. En effet, bien qu’il ne puisse nier