Miss lucy r
Sigmund Freud médecin neurologiste, connu comme le fondateur de la psychanalyse, s’est vu adresser en 1892, par un confrère, le cas d’une jeune femme.
Miss Lucy R, jeune gouvernante anglaise, souffrait de rhinites purulentes chroniques à rechutes. Elle avait perdu la perception olfactive mais avait en permanence, une ou deux sensations olfactives subjectives comme l’odeur d’entremets brulés. De plus elle se sentait abattue, fatiguée, la tête lourde et l’appétit et la capacité d’agir diminués, symptômes dont elle n’avait jamais souffert.
Face à cela, Freud tenta de rendre compréhensible ce cas de maladie. Après une première consultation, il confirma que Miss Lucy souffrait de symptômes hystériques. Il arriva à cette conclusion en détectant chez cette jeune femme l’humeur dépressive, la fatigue, et par le fait qu’elle soit tourmentée par des sensations olfactives…
L’hystérie est un concept primordial pour comprendre le cas de Miss Lucy R. Faisant lieu d’une investigation importante de la part de Freud, il me semble nécessaire de faire une analyse de l’hystérie. Son origine, sa définition, ainsi que les concepts et mécanismes qui œuvrent dans cette maladie feront l’objet d’une première partie. Puis après avoir exposé le cas clinique de la patiente, je tenterai d’expliquer en quoi ce concept permet de faire avancer le travail analytique.
L’HYSTERIE
Il est classique de toujours faire un petit rappel historique lorsque l'on tente de décrire l'hystérie. Cette dernière fut appréhendée de différentes façons à travers les époques et en fonction des croyances qui leurs sont attachées. Ainsi l’histoire marque l’approche de cette maladie.
Des prémices de l’hystérie apparaissent déjà dans les textes égyptiens datant de 2000 avant Jésus-Christ. La racine grecque de ce concept, hyster=matrice, montre l’idée prédominante que l’hystérie est due à la migration de l’utérus. Plus précisément, elle serait causée par le déplacement à travers le corps de