Momo et madame rosa
Celle-ci ne doit plus être considérée comme une mise sur la touche, comme un aboutissement ou, pire, comme la fin de la vie. Celui qui se retire de la vie professionnelle n’en devient pas pour autant « inactif ». Il garde son utilité sociale, il acquiert plus de temps pour réaliser ses projets et peut-être aussi pour s’ouvrir aux autres, pour agir dans la cité. Il a encore, pour de nombreuses années, « la vie devant soi ».
Mais cette espérance d’une seconde vie, pleine et entière, ne doit pas peser injustement sur les espoirs de ceux qui commencent la leur. Chacun, à chaque moment, a sa vie devant lui. Et le rôle d’une société moderne et de ses dirigeants – dont font partie aussi les chefs d’entreprise – est d’aider à ce que cette vie, encore une fois, ne soit pas subie, mais choisie.
Il nous faut sortir des solidarités virtuelles, inscrites dans les lois et les discours mais, en réalité, trop souvent inopérantes sur le terrain, parce qu’imposées d’en haut. Car la solidarité est une valeur qui ne peut rester vivante et efficace que si elle est portée par une autre valeur, tout aussi importante, la responsabilité. Comment être tous réellement pleinement solidaires, si nous ne nous sentons pas chacun également responsables des autres et du devenir de notre société ?[1]
[1] Ce texte reprend un certain nombre d’idées développées dans le rapport du CJD « Retraites : la vie devant soi », publié dans l’ouvrage, Vers un libéralisme responsable,