Monnaie

4297 mots 18 pages
THEORIE QUANTITATIVE DE LA MONNAIE ET ECOLE DE CAMBRIDGE
Marshall avait permis à Keynes de revenir à Cambridge dès 1908, sans lui demander en échange le moindre engagement d’abandonner les mathématiques au profit de l’économie. Il ne lui déplaisait pas que son protégé fût versé dans la science exacte. Il était lui-même bien entraîné aux mathématiques et à la physique, et déclarait avoir été très influencé par Dupuit et Cournot. Il affectionnait ce qu’aujourd’hui nous appelons la formalisation, qui prenait chez lui l’aspect de graphiques et figures géométriques. Il éprouvait donc plutôt de la sympathie en voyant Keynes soutenir une thèse de probabilité.
Keynes, de son côté, était arrivé à Cambridge avec l’idée de parfaire sa thèse et de mener à bien un certain nombre de travaux de statistique. Il projetait notamment de travailler sur les nombres indices, sur la théorie de la corrélation et sur la méthode statistique. Mais il entendait mener cela de front avec des travaux et des enseignements d’économie. Après tout, il occupait un poste d’économiste, et il devait assurer des cours dans cette matière, ce qui n’était pas difficile pour lui, car une bonne part de son service consistait à enseigner les Principes d’économie de Marshall, qu’il avait étudiés trois ans auparavant à la source même.
Ainsi, qu’il fît des statistiques ou de l’économie, Keynes se plaçait sous le patronage de Marshall. C’était fatal. Marshall était une institution à lui tout seul : la moitié des chaires d’économie politique en Angleterre étaient occupées par ses anciens élèves. Son autorité scientifique était considérable, comparable à celle de Smith ou de Ricardo en leur temps, et ne semblait nullement menacée par la retraite qu’il allait devoir prendre cette année-là. Keynes avait en outre une profonde admiration et sincère affection pour ce vieux maître dont il était séparé par près de deux générations.
On comprend que Marshall, dont le rayonnement marquait tant d’économistes bien

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