Mémoire et mémoires
La Mémoire de la seconde guerre mondiale se construit difficilement car elle repose pour une grande partie sur des mythes. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la nation s’identifie à la résistance. Vichy est gommé de l’histoire officielle, c’est ce que l’on appelle le mythe « résistancialiste » (c’est l’idée selon laquelle les français furent majoritairement résistant contre l’occupant. Cette vision rassurante est partagée par les gaullistes et les communistes). A partir des années 70, le mythe gaullien d’une France résistante est ébranlé car commence à se poser la question de la responsabilité de Vichy dans la déportation des juifs de France. L’adoption d’une loi déclarant imprescriptible les crimes contre l’humanité rend possible l’organisation de grands procès au cours desquelles le passé de la France pendant la seconde guerre mondiale est l’objet d’un débat public. Grâce à l’action militante d’association de victimes, se développe désormais une mémoire de la Shoah qui met l’accent sur ce que fut la solution finale durant la seconde guerre mondiale.
I) Entre résistance et Vichy, les fluctuations de la Mémoire.
1) le temps de l’union « résistancialiste » (1945-1947)
a. A la libération, la nation s’identifie à la résistance, c’est la glorification d’une France résistante. b. Le régime de Vichy est condamné, il est qualifié d’autorité de fait par le Gl de Gaulle, qui d’ailleurs refuse en aout 1944 de proclamer la République, car selon lui celle-ci n’a jamais cessé d’exister au travers de la France libre. Pour de Gaulle, Vichy est une parenthèse illégitime, Vichy est gommé de l’histoire nationale. c. La Mémoire officielle refuse le principe d’une « responsabilité collective » de la France. La Mémoire collective rejette l’accommodement de certains français à l’occupation allemande et leur adhésion au régime de Pétain. Les « collabos » n’auraient constitué qu’une infime minorité de la