Même s’il est de plus en plus précaire, l’emploi reste le moyen incontournable de lutter contre la pauvreté et la désocialisation.
Ce constat est communément admis mais il supporte peut-être des limites qu’il convient d’analyser.
Si toute personne occupée à un emploi n’est pas à l’abri de la pauvreté ou de la fragilisation du lien social, l’accès à l’emploi demeure le sésame de la vie sociale au sein de nos sociétés développées
1ère partie : Tout emploi ne met pas à l’abri de la pauvreté et de la fragilisation du lien social
1. L’emploi de plus en plus instable ne protège plus de la pauvreté
Etre en intérim, en CDD, en contrat aidé, agent contractuel ou encore en stage est généralement considéré comme avoir un statut précaire. Ce n’est évidemment pas faux mais excessif car dans les emplois tertiaires (en plein essor) et ceux des services à la personne, les CDI existent mais sont source de forte précarité monétaire car il s’agit le plus souvent de temps partiel de faible durée hebdomadaire - moins de 20 heures par semaine - et de faible qualification. Quant aux CDI à temps plein, ils ne protègent pas forcément de l’instabilité : la non confirmation de la période d’essai, la crainte du licenciement pour motif économique ou personnel, les délocalisations et l’âpreté du jeu de la concurrence, tout cela se conjugue pour expliquer une croissance structurelle de l’instabilité de l’emploi qui peut conduire parfois à faire entrer le salarié dans la catégorie du « travailleur pauvre ».
La pauvreté a, en effet, au cours des trente dernières années, changé de visage et le paradoxe veut que l’on puisse occuper un emploi salarié et être en dessous du seuil de pauvreté, soit