Nana d'emile zola - axes de lecture - bac oral
(1880)
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INTRODUCTION
Dans la fameuse série des Rougon-Macquart, Zola se livre à l’exploration de la dégénérescence héréditaire d’une famille, marquée par la névrose et l’alcoolisme. « Nana », le neuvième volume de la série, traite du thème de la prostitution féminine, à travers le parcours chaotique d’une courtisane dont les charmes vont affoler bien des hommes. Le romancier naturaliste* publie en 1880 ce roman qui est aussi une satire* du monde des théâtres, dominé sous le Second Empire par la vogue de l’opéra-bouffe. Il est 21h et le public attend avec intérêt la trouvaille de Bordenave, autrement dit la découverte d’une nouvelle vedette qui doit incarner « La bonde Vénus ». Nous nous proposons d’examiner les procédés auxquels le romancier a eu cours pour présenter cette incroyable découverte ; puis nous verrons de quelle manière s’élabore le portrait ambigu de la fille sur scène.
I. L’entrée en scène de Nana
A. Une entrée théâtrale
Le récit est raconté à 3ème personne, mais le lecteur est invité à partager le point de vue de la salle. Le mode de focalisation* lui attribue cette position des spectateurs du théâtre des Variétés. Le lecteur a donc de sentiment d’assister, comme eux, à la levée de rideau sur un spectacle inédit : « A ce moment, les nuées au fond, s’écartèrent, et Vénus parut. » Tout au long du texte le pronom indéfini* ‘’on‘’ favorise l’idée de cette inclusion du narrateur* dans la salle : « …on se regardait dans la salle […] jamais on n’avait entendu une voix aussi fausse […] dans un balancement de tout son corps qu’on trouva peu convenable… » Il est à remarquer que le texte fait totalement abstraction de la présence des femmes dans la salle. Le romancier ne nous fait voir et entendre que des réactions masculines. Qu’observe donc ce public dont la curiosité a été provoquée par le directeur ?
La mise en scène se veut spectaculaire : Les Romains parlant de la