Droit
Introduction, Les héritages européens des conceptions du pouvoir.
3 héritages fondamentaux qui ont dès le début du moyen âge imprégnés l'identité politique et les droits européens: l'héritage du droit romain, celui de la pensée chrétienne, et celui enfin de la conception germanique du pouvoir.
Paragraphe I – La conception romaine du pouvoir: un pouvoir impersonnel.
Il convient de savoir que les romains avaient dégagé la notion de l'État qu'ils appelaient la « res publica ». La « res publica » se traduit littéralement du latin par « chose publique », c'est à dire en fait, la chose qui appartient à l'ensemble des citoyens. Le concept de la « res publica » était une notion abstraite car la conception juridique d'un État est de le considérer comme une personne morale. Pour les romains, la notion d'État ou de « res publica » indiquait l'organisation politique qui est commune à tous les citoyens et distincte de la personne des gouvernants.
A- La dissociation du pouvoir de la personne des gouvernants.
Il convient de savoir que les empereurs ou autres titulaires du pouvoir ne confondaient pas la chose publique avec leur propre personne. Ils avaient conscience d'agir au nom d'une notion abstraite qu'est l'État. D'une part, le pouvoir est alors conçu comme une fonction publique et l'empereur lui-même ou toute autorité d'un quelconque pouvoir est titulaire d'une charge au service de l'intérêt général et il n'exerce pas le pouvoir en son nom propre et dans son intérêt personnel, mais parce qu'il est investit d'une fonction, alors il exerce ce qu'on nommait en latin un « officium », c'est à dire une fonction au nom de l'État dont il est un représentant.
L'empereur romain était lui-même ce que l'on appelle l'administrateur de la « res publica » car sa fonction consistait à gérer la chose publique dans l'intérêt de tous. D'autre part, le pouvoir ne confère aucun droit de propriété et l'empereur n'est pas le propriétaire de l'empire qui