naturalisme_th r se_raquin
Thérèse Raquin de Zola
I- Analyse médicale
1-L’intérêt
Dans la préface qu’il a écrite de Thérèse Raquin, Zola manifeste sa volonté « d’étudier des tempéraments et non des caractères ». Zola se demande ce qui se passe quand une nature nerveuse, contrainte de partager l’existence d’un être mou, se trouve soudain au contact d’un tempérament sanguin. L’histoire de Thérèse épousant le faible Camille, puis qui rencontre le vigoureux Laurent, doit être lue comme une sorte d’expérience médicale. 2-la mise en valeur
Zola compare la vie sociale à la vie organique, il a « choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang […] fatalités de leur chair » et a développé à travers 4 personnages, 4 tempéraments différents, Laurent et Thérèse représentant les tempéraments sanguin et nerveux, Camille le maladif et Madame Raquin la molle.
Zola, réduit dans ce livre tous les sentiments, les émotions et les réactions morales à des phénomènes purement physiques :
« L’âme est parfaitement absente » .Ainsi [les remords de
Thérèse] « étaient purement physiques. Son corps, ses nerfs irrités et sa chaire tremblante avaient seuls peur du noyé. Sa conscience n’entrait en rien dans ses terreurs » (p.158).
Laurent
et
Thérèse
sont rarement désignés par leurs noms lorsqu’il s’agit de ce qu’ils ressentent. Aussi, La peur de Laurent est-elle évoquée par « ses membres roidis et brisés » comme si c’était seulement son corps qui ressentait et non lui. Les personnages sont donc définis par leurs organes et leurs sens « [détraqués »] p158.
Zola se met dans la peau d’un médecin pour pouvoir mieux analyser les cas qu’il veut étudier ; il parle même de
« confrères » pour manifester l’analogie de sa démarche avec celle des cliniciens.
Les expressions comme « le corps souffrait horriblement » ou
« on voyait que les nerfs se nouaient en lui »( page 158) peuvent être comparées au discours d’un clinicien, qui ne décrit pas un homme, mais un cas organique