Note sur le schwa dans le système de notation usuelle
Résumé :
Cette contribution se propose de (re)voir le "statut" du schwa1 dans la notation usuelle du kabyle (écriture kabyle).
Nous allons essayer à travers ce travail de répondre à certaines questions qui tournent autour de l’utilité de représenter graphiquement le schwa en notation usuelle de la langue kabyle.
I- Le statut du schwa du point de vue phonologique (cf. S. Chalah, 2009) :
Le non octroi du statut de phonème à la voyelle "e" dans les études antérieures (A. Basset, L. Galand, S. Chaker, etc.) portant sur le kabyle est dû, entre autres, à (aux) :
1- l’influence de l’Ecole fonctionnaliste d’A. Martinet et des études fonctionnalistes sur la langue française sur les études kabylisantes.
2- l’absence (ou rareté) du schwa dans certaines langues berbères (exemple : le chleuh) et son instabilité (dans les "mots") sur l’axe syntagmatique.
3- limites des corpus (ils ne peuvent contenir toutes les productions et paires minimales).
Il Faut reconnaître que "e" pourrait être considéré comme un phonème à part entière dans les contextes où sa réalisation est "stable" et où l’on trouve des paires minimales contenant un "e" "stable". A plus forte raison si cette décision simplifie la description linguistique (par exemple la formulation des phénomènes de dérivation) et si, d'autre part, la lecture est simplifiée.
Comme nous pouvons le constater avec l’analyse phonématique de S. Chaker, l’application stricte de la conception discrète -dichotomique- des unités linguistiques ("phonème ou pas phonème") aux données observables (corpus ou autres données) est impossible sans décisions arbitraires.
Une analyse partant seulement du constat de «l’instabilité du schwa kabyle» et «la non opposition : schwa ~ zéro» reste insatisfaisante si l’on ne prend pas en considération les points suivants (pistes de recherche) :
- admettre la possibilité de l’existence de «schwas stables» différents de «schwas