Notes et explications de "improbable et autres essais" de yves bonnefoy
Les tombeaux de Ravenne :
« Je comparais l'ornement au concept. Le concept peut nier la mort parce qu'elle est, aussi bien, ce qui échappe à son abstraction. Le concept s'accomplit dans la pensée « cohérente ». Le système est l'achèvement d'une digue contre la mort. »
→ Bonnefoy critique l'usage des concepts qu'il compare au désir de fuir : « Je constate au-delà de la pensée cohérente que le moindre concept est l'artisan d'une fuite. »
« L'ornement, ai-je cru, recherche l'universel. L'oiseau formé dans le marbre est à son modèle ce que le concept est à l'objet, une abstraction qui n'en retient que l'essence, un éternel adieu à la présence qu'il fut. »
« Si rien n'est moins réel que le concept, rien ne l'est plus que cette alliance d'une forme et d'une pierre, de l'exemplaire et d'un coprs : rien ne l'est plus que l'Idée risquée ».
« Il y a dans l'homme conceptuel un délaissement, une apostasie ( posture d'un individu qui renonce publiquement à une religion ou un dogme) sans fin de ce qui est ».
« La poésie aussi est cette recherche, elle n'a de souci qu'en ce point du monde que je pressens, elle prépare et traduit ce monument de l'éloquence physique, où paraitra le jour qu'elle désire, partout ailleurs enseveli... Poésie et voyage sont d'une même substance, d'un même sang, je le redis après Baudelaire, et toutes les actions qui sont possibles à l'homme, les seules peut-être utiles, les seules qui ont un but.
Je me suis égaré, si tant est que la vérité que j'appelle contredise de tels arguments.
J'opposais d'ailleurs au concept la réalité du sensible, c'est déjà reconnaître la vertu de l'égarement. Je découvrais dans Ravenne l'affleurement d'un autre règne.
Pourquoi des lignes sont-elles belles ? Pourquoi la vue d'une pierre apaise-t-elle le coeur ? A peine si le concept parvient à formuler ces questions qui sont les plus importantes. Il n'y a jamais répondu. »
« Affirmer tel est mon souci »
« Il