Nouvelle fantastique
Voilà ce que le notaire appelait le jardin.
« Outre toutes les jolies choses que nous venons de décrire », il y avait au bout de l’allée une grande bâtisse en pierres apparentes. La porte d’entrée menaçait de sortir de ses gonds à chaque bourrasque de vent qui faisait trembler la sombre demeure. Les volets pendouillaient lamentablement au-dessus des fenêtres dont certaines avaient des carreaux cassés.
L’aspect délabré de la vieille bâtisse et son jardin abandonné ne parvinrent pas à me dissuader d’acheter le domaine. Car, l’intérieur de la maison était un véritable paradis de meubles anciens recouverts d’une épaisse couche de poussière. Des portraits de d’ancêtres me regardaient gravement tandis que je déambulais à travers des pièces toutes plus immenses et plus belles les unes que les autres. A l’étage, dans l’une des nombreuses chambres à coucher se trouvait une magnifique coiffeuse de marbre blanc. Le miroir qui la surplombait était d’une beauté incomparable avec sa bordure dorée aux multiples arabesques qui s’enroulaient gracieusement autour de celui-ci créant un décor d’une rare finesse. Contrairement aux autres objets de la maison, le miroir semblait avoir échappé à l’usure du temps. Pas une pellicule de poussière ne maculait la glace qu’aucune rayure ne venait zébrer. Toutes ces merveilles que j’avais découvert