Olivier de sardan
Résumé: Les professions de sage-femme et de douanier, apparemment aux antipodes, sont pourtant unanimement décriées et offrent, selon les représentations populaires, quelques similitudes dans leur mépris envers les " usagers anonymes " (en contraste avec l’attention ou la complaisance envers les usagers recommandés) ou le " racket " auquel elles se livrent à leurs dépens, même si les revenus illicites qu’elles procurent sont très différents. On peut, de cette comparaison, déduire un " modèle exploratoire " qui tente de dégager certaines composantes des " normes pratiques " qui, loin des normes officielles, règlent les comportements des agents de l’État en Afrique: d’un côté, des cultures professionnelles locales, propres à chaque métier, où se mélangent des bribes de savoirs appris en formation et des savoir-faire et attitudes appris sur le tas; de l’autre côté, une culture bureaucratique privatisée, commune à tous, avec son " privilégisme ", ses " ventes à l’acte ", son improductivité, son clientélisme, sa conjonction de déshumanisation et de surpersonnalisation.
Rachel MEDAH (s'en servir comme exemple)
Problèmes éthiques et inapplication de la déontologie médicale
L’application de la déontologie professionnelle est une des difficultés majeures des services de santé rendant tantôt conflictuelles tantôt complices les relations entre soignés et soignants.
Un favoritisme s’observe notamment au sein des structures sanitaires dans l’accueil et la prise en charge de certains utilisateurs. Les patients ayant une affinité avec le soignant ou qui peuvent l’aider dans d’autres domaines de la vie économique (crédits…) sont dispensés de la file d’attente pour être consultés avant le patient anonyme qui attend depuis longtemps. Ils peuvent également bénéficier gratuitement de médicaments lorsqu’ils sont