On ne badine pas avec l'amour pièce de Alfred Musset a été publié pour la première fois en 1834. Le XIXe siècle étant celui du romantisme littéraire, on y retrouve ainsi tous les ingrédients du courant (registre lyrique; histoires d'amour; poésie). Tel est le cas pour l'incipit de la pièce qui nous montre les rapports valets/gouvernants au travers de deux couples: chœur/Maître Blazius, chœur/Dame Pluche; tout en annonçant l'arrivée de deux seigneurs. Les personnages constitueraient donc une part essentielle de ce passage. Après avoir étudier en quoi cet incipit constitue une véritable scène d'exposition, nous en étudierons la poésie avant de nous interroger sur les personnages et leur rôle dans ce passage.

Ce passage constitue une véritable scène d'exposition quant à la mise en place du décors et de la situation initiale. Le dramaturge ne s'attarde point sur le lieu (« une place devant le château ») mais davantage sur les conditions d'arrivée des personnages et leurs actions, ce au travers du discours narratif présent dans les répliques du chœur, dont les adjectifs apportent le soucis de précision: « Doucement bercé sur sa mule fringante », « s'avance dans les bleuets fleuris » l.1; « Durement cahotée sur son âne essoufflé » l.31; « pauvre animal » l.32. Nous apprenons également la condition de chaque personnage, qu'il soit présent ou non, de par les répliques de Maître Blazius - « ...à moi, qui suis son gouverneur depuis l'âge de quatre ans » l.20, « M. le baron » l.19 (personnage absent) – ainsi que celles de Dame Pluche - « Camille, la nièce de votre maître » l.39, etc. De plus, l'élément perturbateur nous est implicitement annoncé de par la dernière réplique du chœur : « Ou je me trompe fort, ou quelque joyeuse bombance est dans l'air d'aujourd'hui » l.53. Les répliques constituent l'essentiel de la pièce et la majorité des didascalies sont internes, certaines actions sont annoncées par le personnage avant qu'elles ne s'accomplissent - « je vais tirer la