Orange mécanique
Kubrick montre ainsi une société perverse, obsédée, hypocrite voir schizophrène dans son comportement face à la violence d'Alex. Elle fait mine d'être outrée par ses actions, mais admire, puisque c'est de l'art, des œuvres dont le contenu est explicite.
Le problème de la violence et ses relations complexes avec le reste de la société, les "bonnes gens " dans nos sociétés modernes occidentales.
Une peine est-elle réparatrice ou, au, contraire, condamnante ? Pour remettre un délinquant notoire, aussi ignoble soit-il, une société a-t-elle le droit sous couvert de sa bonne marche, de lui infliger un traitement qui le priverait de toute capacité de choix entre le bien et le mal et le priverait par la même de son humanité ?
Réalisé en 1971, Orange Mécanique demeure l’un de films cultes de la seconde moitié du XXème et plus généralement du cinéma américain. Adaptation du fameux éponyme d’Anthony Burgess, datant de 1962, Kubrick signe au travers de son long métrage l’un des plus sulfureux.
Film d’anticipation, Orange Mécanique retrace le portrait et la jeunesse d’un anti-héros violent, détestable interprété à la perfection par l’acteur Malcolm McDowell. Entre sa fascination pour Beethoven et son addiction à l’extrême violence, Kubrick dévoile un personnage principal que l’on ne peut qu’haïr et mépriser. Mais le chef d’oeuvre de Kubrick réside en ce bouleversement tirant le spectateur vers la compassion lorsque ce héros est incarcéré et devient cobaye d’une médecine ambitieuse.
D'après Anthony Burgess lui-même, le titre Orange Mécanique vient d'une vieille expression cockney « il est bizarre comme une orange mécanique