Otan, gendarme nucléaire et planétaire
Pourquoi vouloir à tout prix pérenniser l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ? Pour défendre quels intérêts ? A quoi sert de vestige de la guerre froide, pourtant si redoutablement actif ? L'OTAN s’est réunie en sommet à Lisbonne les 19 et 20 novembre. L'alliance militaire de l'Occident devait y adopter un nouveau concept stratégique. Un de plus. L’OTAN se « modernise », « s’adapte » pour affronter de « nouveaux défis », de nouveaux ennemis, réels ou supposés. Une chose semble acquise pour ses partisans : l’Alliance atlantique doit survivre, coûte que coûte, à la fin de la Guerre froide. Sans alternative possible. Pas plus en Belgique qu’ailleurs, la question n’a été posée à l’opinion, à ses relais et à ses élus. De même que le débat sur l’aggiornamento du pacte euro-atlantique n’a fait l’objet d'aucun débat sérieux au Parlement belge. C’est d’ailleurs deux jours avant le sommet de l’OTAN, les 19 et 20 décembre à Lisbonne – un sommet qualifié d’ « historique » par ses participants – que les députés des commissions Défense et Relations extérieures ont dit le bien ou le mal qu’ils pensent d’un texte pourtant largement connu depuis des mois. Soit bien trop tard pour peser sur les orientations de la belliqueuse Alliance. Tout profit pour les plus otaniens des élus. Car les commissaires se sont divisés sur des questions essentielles comme le coût d’un bouclier antimissiles, la mise au second plan d’une Europe de la défense, toujours plus assujettie à l’OTAN. Ou la présence de bombes nucléaires américaines B61 à Kleine-Brogel. Pour rappel, le 26 février dernier, les Pays-Bas, le Grand-duché de Luxembourg, l’Allemagne, la Norvège et la Belgique avaient demandé un large débat sur la politique nucléaire de l’OTAN. Alors ministre des Affaires étrangères, Yves Leterme plaidait à ce moment pour un monde dénucléarisé. Deux initiatives sans lendemain. Tous sont rentrés dans le rang. Et à Lisbonne, le retrait des armes