Paris est une fête
Il est difficile de résumer Paris est une fête, délicieuse chronique romancée, ouvrage posthume relatant les années folles passées à Paris entre 1921 et 1926 par Hemingway et sa première femme, Hadley. Composé de courts chapitres ayant trait à divers aspects de la vie parisienne du couple, des rencontres artistiques et littéraires, des passions de leur jeunesse et des débuts de l’écrivain, Paris est une fête est l’hommage rendu par l’auteur au Paris de sa jeunesse et à l’image d’un bonheur jamais retrouvé après la séparation du couple Hemingway sur laquelle s’achève le récit. Ecrit à la fin de la vie de « Tatie », au milieu de ses dernières années d’obsession morbide, cette œuvre redonne vie à une époque révolue et semble être une sorte de testament alors que l’écrivain s’approche du suicide : bien qu’il reste encore à Paris avec sa nouvelle maîtresse après 1926, Hemingway ne juge pas utile de poursuivre ses chroniques à partir du principal changement intervenu dans sa vie sentimentale.
Si le point de départ de ces chroniques est la vie bohème avec Hadley, une vie au jour le jour au cours de laquelle le couple vit d’amour et d’eau fraîche (ou de vin frais), les personnages ne tardent pas à se multiplier, peuplant le récit de figures mythiques. Il en va ainsi de Gertrude
Stein qui règne positivement sur les écrivains anglo-saxons de Paris, imposant son jugement avec la certitude de l’auteur qui croit en son chef d’œuvre ; d’Ezra Pound, loué pour sa légendaire générosité ; enfin, et pour ne citer qu’un dernier exemple, du grand F.S Fitzgerald, ami et rival d’Hemingway, dépeint longuement sur plusieurs chapitres sous les traits d’un hypocondriaque fou à lier. Le style hemingwayen est toujours présent dans ce livre où l’écrivain décrit les efforts et le travail acharné que lui a demandé cette sublime façon d’écrire. Les descriptions laissent place à l’action, seules les impressions