Paroles de victor hugo et jules lamartine
23, p. 87.
12 Ibid., v. 25-27, p. 88.
13 Ibid., v. 1, p. 87.
14 Ibid., v. 6, p. 87.
15 Ibid., v. 14, p. 87.
16 Victor Hugo, « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie », ibid., v. 25-28, p. 235. 5 La nature, qui mêle une âme aux rameaux verts,
Qui remplit tout, et vit à des degrés divers
Dans la bête sauvage et la bête de somme,
Toujours en dialogue avec l’esprit de l’homme,
Lui donne à déchiffrer les animaux, qui sont
Ses signes, alphabet formidable et profond17.
De la même manière que, dans « Les Oiseaux », c’est « Dieu [qui] envoie18 » les moineaux à l’homme, dans « La Chouette » c’est « La nature » qui « Lui donne à déchiffrer les animaux19 ». Autrement dit, ce ne sont pas vraiment les animaux qui parlent, mais c’est …afficher plus de contenu…
Hugo cherche à décoder les signes, à traduire la parole des oiseaux, alors que Lamartine y voit une parole rétive à toute verbalisation, qui ne peut s’appréhender que par la seule sensibilité. Mais ces deux voies sont, l’une et l’autre, éminemment poétiques ; dans sa Théorie de la religion (1948), Georges
Bataille écrit au sujet de « l’animalité » que « la manière correcte d’en parler ne peut être ouvertement que poétique, en ce que la poésie ne décrit rien qui ne glisse à l’inconnaissable 50 Alphonse de Lamartine, « Le Poète mourant », ibid., v. 35-36, p. 305.
51 Jean-Christophe Bailly, Le Parti pris des animaux, Paris, Christian Bourgois, 2013, p.