Passion Morte amoureuse Gauthier
Au début de cette histoire, c’est de la passion ordonnée dont il est question. Romuald, le personnage principal, est un fervent de religion qui n’a eu qu’un seul but tout au long de sa vie :
«Dès ma plus tendre enfance, je m’étais senti de la vocation pour l’état de prêtre […]»1.
Selon Platon, cette forme de passion –qu’il qualifie d’enthousiasme– est nécessaire, car c’est grâce à elle que se manifestent les intérêts, qui sont une source importante de la pensée. La passion de Romuald pour la religion catholique est tangiblement saine, puisqu’elle lui procure du bonheur et elle forme son entendement.
Cependant, dès que Romuald voit Clarimonde, le type de passion qu’il éprouve change subitement. Il abandonne tout contrôle sur sa réalité propre à cause d’un simple regard venant d’une femme. «Cette femme s’était complètement emparée de moi, un seul regard avait suffi pour me changer; elle m’avait soufflé sa volonté; je ne vivais plus dans moi, mais dans elle et par elle.»2
C’est le début d’une passion désordonnée sans limites. Un nouveau désir qui n’avait jamais habité Romuald auparavant s’empare de lui : celui de vivre l’Amour avec Clarimonde. J’énonce que c’est une passion désordonnée, puisque Romuald perd tous ses moyens au profit d’une tentation qui ira jusqu’à le rendre fou.
En grec, l’expression passion se traduit par pathos, qui veut dire «souffrir». La passion ressentie par Romuald suite à sa rencontre avec Clarimonde entraîne une grande souffrance, car il devient entièrement obnubilé par elle. De plus, le terme passion