Blaise Pascal grand philosophe du 17 ème siècle né en 1623 le 19 juin. Un génie qui, malgré une mort prématurée et une grande partie de son temps consacré à la religion, a marqué l'histoire de la science, en particulier par sa grande rigueur d'analyse et son sens de l'expérience. Ce texte de Pascal, extrait des Pensées, son oeuvre posthume, publiée en 1670 s'interroge sur la nature du moi à travers une réflexion sur l'amour et ses objets. Pascal cherche à savoir ce que nous aimons au juste lorsque que nous disons aimer quelqu'un : est-ce la personne en elle-même que nous chérissons ou bien notre affection porte-t-elle seulement sur les qualités qu'on trouve en cette personne, qu'on pourrait apprécier chez d'autres et qui pourraient disparaître chez celle qu'on aime ? Pourquoi aimons-nous ceux que nous aimons ? Cette réflexion sur l'amour nous renvoie à un problème fondamental sur lequel roule le texte tout entier : qu'est-ce que le moi ? Désigne-t-il une réalité substantielle ou bien n'est-il que l'illusion d'être quelque chose ? La thèse de Pascal est contraire à tous les discours que l'amour d'ordinaire inspire : on n'aime jamais la personne qu'on dit aimer, mais les caractéristiques qu'elle possède et qu'elle peut perdre sans cesser d'être la même personne, précisément parce qu'elle ne se réduit pas à ses caractéristiques ; dans l'amour, ce n'est pas le moi qui est aimé mais des qualités qui ne sont pas moi.
Qu’est-ce que le moi ?
Je ne suis pas attendu, c’est par hasard que j’ai rencontré des hommes sur ma route, je n’aurai pas été là, ils auraient vécu, et certainement dans un bonheur semblable à celui que ma compagnie leur a donné.
Mais Untel à qui je plais, est-ce vraiment moi qu’il aime ? Non, un jour bientôt mon corp changera et si je plais encore ce sera par souvenir, ou par concupiscence.
Mais il est bien des choses qui sont moi plus que d’autres, j’ai un caractère, une manière de penser, j’ai ce qu’on appelle des qualités et des défauts ainsi que