Perception de l'environnement en afrique
Par Mahi TABET AOUL
La prise de conscience de la question environnementale, en Afrique, a été brutale car conjuguée à une perte soudaine de ressources naturelles et de capacités de production. En effet, au cours de la décennie 70 du siècle dernier, le problème de l’environnement a pris une nouvelle dimension et un tournant décisif avec l’occurrence de sécheresses sans précédent dans l’histoire qui ont ravagé le Sahel en provoquant des catastrophes humanitaires à grande échelle : perte de récoltes, décimation de troupeaux et une dégradation parfois irréversible des terres agricoles. Ce qui a fragilisé les économies africaines et poussé, à l’exode forcée, des milliers de personnes de l’Afrique sub-saharienne vers les pays du Nord. Depuis, on n’a pas cessé de constater une diminution alarmante des ressources hydriques et une baisse concomitante de la production agricole.
Parallèlement et à intervalles réguliers, on assiste à l’occurrence d’épidémies dues à la résurgence d’anciennes maladies (maladies ré-émergentes) dites maladies de pauvreté comme la tuberculose, le paludisme, les zoonoses, les maladies à transmission hydrique (MTH) (choléra, peste, typhoïde, dysenteries….). Ces maladies viennent s’ajouter aux nouvelles maladies émergentes comme le Sida qui déciment de nombreuses populations africaines. Compte tenu de ces maux, la protection et la conservation des ressources et de l’environnement, est considérée comme une priorité de l’Afrique.
-Perception au niveau des Etats
Avant même la grande sécheresse du Sahel, bien avant la Conférence de Stockholm en 1972 et les conventions de Rio en 1992, Les pays africains réunis à Alger en 1968, avaient adopté la convention d’Alger sur l’environnement (voir annexe II). Cette convention visait la conservation et l'utilisation rationnelle des ressources en sol, en eau, en flore et en faune. Elle engageait les Parties à prendre les mesures nécessaires pour