Intro

Penser définit l’homme : il est capable d’analyser la diversité, de former des idées, de comprendre le monde qui l’entoure de façon rationnelle. Mais comment penser ? Peut-on penser seul ? La valeur de la pensée semble venir de son autonomie : penser ce serait échapper aux croyances, aux préjugés venus des autres. La solitude est-elle la garantie de cette autonomie ? Cependant cette solitude peut être synonyme de repli sur soi, refus de la pensée d’autrui, de la réfutation. Peut-on réellement penser le monde en restant hermétique aux autres pensées ? Est-il possible de penser sans aucun lien avec autrui ? La nature même de la pensée qui s’acquiert par la culture et l’apprentissage du langage amène à se demander si la véritable pensée est bien solitaire ou si elle est construction progressive avec l’aide d’autrui.

CCL

Le sage qui se retire du monde pour méditer, pense-t-il « seul » ? Sa solitude manifeste sa volonté de se dégager des influences, d’échapper aux modes, aux opinions toutes faites. Mais en même temps il exprime par cette attitude la nécessité de penser le monde de la manière la plus rigoureuse et la plus libre possible. Cependant cet idéal de la pensée solitaire qui peut apparaître comme une protection est en réalité un piège (pensée pauvre, absence de doutes). La vraie pensée personnelle naît de la confrontation avec d’autres pensées. Comme le disait Platon, c’est la réfutation qui nous permet de progresser, d’envisager des idées nouvelles auxquelles nous n’aurions jamais pensé seuls. Donc penser seul n’est ni possible ni