Peut-on rire de tout
Humoristiquement correct
Pour Emmanuel Pallas, humoriste et auteur d'un spectacle sur le sujet, "Le temps des Coluche et Desproges est révolu. Aujourd'hui, ils ne passeraient nulle part". D'ailleurs, on assiste à un renforcement de certaines limites. Car l'humour évolue avec la société. Ainsi, on a vu se multiplier depuis plusieurs années les actes antisémites et racistes. Le nécessaire durcissement de lois en la matière a bien sûr eu un impact sur les limites des plaisanteries. Faire rire sans égratigner personne est ainsi devenu une véritable gageure, car les plaisanteries sont souvent difficilement politiquement correctes : il y a toujours une victime (les belges, les blondes, etc.). Ce que regrette Emmanuel Pallas "Le dictât du politiquement correct a mis son carcan sur notre libre expression. Par exemple, si je fais une blague sur les juifs (je ne parle pas d'une éventuelle blague sur la Shoa, les malheurs de mes contemporains n'étant pas mon cheval de bataille), je vais irrémédiablement être catalogué comme antisémite. Ce qui n'était pas le cas il y a encore 10 ans. Je parle ici bien entendu de blagues et non-pas de croisades imbéciles comme celle que ce pauvre (là c'est péjoratif) Dieudonné a cru bon mener chez Fogiel et ailleurs".
Rire du malheur des autres.
Paradoxalement, ce durcissement de l'humour d'un côté s'accompagne d'excès de l'autre, comme on peut le voir sur Internet. Les blagues les meilleurs, comme les plus affligeantes, font le tour de la Terre en 24 heures. Et pour s'en convaincre, il suffit d'observer le foisonnement de blagues et autres photo-montages qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001. Certes, il semble y avoir quelques retenues, puisque le Tsunami de décembre 2004 n'a pas provoqué une déferlante de plaisanteries de mauvais goût. On pourrait presque mesurer la gravité des événements au temps de latence entre la