Peut on vaincre la peur de l'autre?
Aristophane dans « Le Banquet » de Platon, raconte le mythe de l’unité perdue : Notre nature était autrefois différente : il y avait trois catégories d'êtres humains, le mâle, la femelle, et l'androgyne. Leur force et leur orgueil étaient immenses et ils s'en prirent aux dieux. Zeus trouva un moyen de les affaiblir sans les tuer : il les coupa en deux.
L'implantation de l'amour dans l'être humain est donc ancienne. C'est l'amour de deux être qui tentent de n'en faire qu'un pour guérir la nature humaine : nous sommes la moitié d'un être humain, et nous cherchons sans cesse notre moitié, de l'autre sexe ou du même sexe que nous.
Quand nous rencontrons notre moitié, nous sommes frappés d'un sentiment d'affection et d'amour : nous refusons alors d'en être séparés. Qu'attendent-ils donc, ceux qui passent leur vie ensemble ? Ce n'est certes pas la jouissance sexuelle. C'est quelque chose que souhaite l'âme, qu'elle ne saurait exprimer ; et pourtant elle le devine : ce qu'elle souhaite, c'est se fondre le plus possible dans l'autre pour former un même être. C'est cela que nous souhaitons tous, nous transformer en un être unique. Personne ne le refuserait, car personne ne souhaite autre chose.
Ainsi autrui représente peut-être notre moitié, celui qui compléterait notre manque pour retrouver l’unité perdue. C’est pourquoi il faut vaincre la peur de l’Autre de manière à accéder à la plénitude. Cependant, l’Autre, s’il n’est pas notre moitié, si ses mœurs sont différentes, peut nous sembler « barbare » et nous effrayer. La quête de l’autre part de nous même ne se fait donc que par une socialisation qui implique d’étouffer la peur pour apprendre à connaître l’autre.
I) Autrui peut m’aider à raisonner ma peur de l’Inconnu
A) L’Autre : Barrière entre la folie et la normalité
Dans la Nausée, Sartres raconte comment son personnage, lorsque sa vie se retrouve dénuée de la présence des Autres, contractent des crises d’angoisse et