Peut-on renoncer a sa liberté
Pourtant BERGSON affirme que certaines personnes vivent longtemps sans jamais avoir été libres. On peut alors se demander si la liberté est une nécessitée existentielle. La plupart des sociétés antiques sont caractérisées par des classes hiérarchisées dans lesquelles certaines personnes vivent en esclavage sous la tutelle d’autres, sans même chercher à être indépendantes. C’est le cas du chien dans la fable de LA FONTAINE Le Loup et Le Chien, qui est témoin de cette volonté d’échanger notre indépendance en échange de quelque chose d’autre. Le loup, maigre et affamé, renonce à se soumettre aux hommes comme le chien, riche et bien en chair, mais blessé à cause du collier qu’il porte, représentant la servitude. Ainsi, le chien est riche et bien nourri, mais il est enchaîné, alors que le loup …afficher plus de contenu…
Il affirme que « renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs ». En effet, l’homme est né libre, c’est-à-dire que la liberté est naturelle, et cette liberté est un trait essentiel de son humanité. Comme il le souligne ensuite, « il n’y a nul dédommagement possible pour qui renonce à tout » : la liberté étant tout ce que possède l’homme à sa naissance, elle n’est pas un bien que l’on peut échanger. Il y a dans tout échange l’idée de réciprocité : or la liberté étant posée par ROUSSEAU comme première et fondamentale, elle n’est susceptible d’aucun dédommagement. Rien ne la vaut ; la liberté étant la condition même de tout droit, notamment celui de propriété, elle ne peut pas être échangée. La liberté est donc un bien qui ne peut être ni donné, ni vendu : elle est alors inaliénable au sens premier du terme, c’est-à-dire incessible. De