NOTIONS EN JEU Le désir; la morale. DOMAINE DE RÉFLEXION La philosophie morale. REMARQUES ET DIFFICULTÉS ► Le sujet oppose implicitement ce qui est bon «en soi» à ce que nous estimons bon: il ne s'agit donc pas de se demander si nous ne désirons que les choses bonnes, car il va de soi qu'il nous arrive de désirer des choses que nous croyons bonnes et qui ne le sont pas. ► Le sujet porte sur la valeur de l'objet du désir. S'il nous est possible de désirer des choses que nous n'estimons pas «bonnes», pourquoi les désirer? Il faudra chercher des exemples précis de choses que nous estimons mauvaises et désirons pourtant, s'interroger sur le désir du mal en particulier et l'objet véritable du désir. ► Il faudra prendre garde que l'objet du désir est double – d'où la contradiction qui est au fondement de tout désir. D'un côté, le désir vise l'objet; de l'autre, il vise l'affirmation de soi par le moyen de l'objet et la liberté. PRÉSUPPOSÉ Il nous serait possible de désirer des choses que nous estimons «mauvaises». DÉFINITIONS ► Le désir: la recherche d'un objet que l'on sait être source de satisfaction. ► Estimer: attribuer une valeur à une chose. PROBLÈME ► Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ou bien pouvons-nous désirer une chose que nous savons sciemment mauvaise Y a-t-il une conscience du Mal?
nous estimons bonnes
C'est par une ignorance du bien réel que les hommes souhaitent pouvoir être injustes. Parce que nous confondons le bien apparent (le plaisir, la satisfaction immédiate des désirs les plus déréglés) avec le bien réel, la santé de l'âme. Nous croyons vouloir commettre l'injustice, alors que c'est impossible, que « nul n'est méchant volontairement », parce que nous voulons. Etre injuste est faire son malheur en croyant se faire plaisir. L'antagonisme entre le point de vue habituel et la position de Socrate est magnifiquement exposé par le débat entre Calliclès et