Philo
1. L’homme de l’état de nature et l’homme de l’état civil retour
A. Une nature humaine originaire? retour
L’homme en société n’est pas tel qu’il serait naturellement. Presque méconnaissable, comme la statue du dieu Glaucus qui, recouverte de scories, ressemblait à celle d’une bête féroce, il n’est plus attaché à l’état de nature que par un fonds presque totalement dépravé, mais non pas détruit. C’est en ce fonds qu’il convient de chercher la nature originelle de l’homme.
Les philosophes qui se sont attachés à décrire l’homme dans l’état de nature l’ont supposé pourvu des mêmes facultés (intelligence) et passions (haine, envie…) que dans l’état social. Rousseau s’efforce de découvrir ce qu’était l’homme avant la société, c’est-à-dire «démêler ce qu’il y a d’originaire et d’artificiel dans la nature actuelle de l’homme» (second Discours).
L’état de nature est donc un état hypothétique de l’homme, en lequel il vivrait conformément à sa nature première et authentique, dépeint par l’imagination à partir des sentiments humains les plus profonds et les plus affaiblis. C’est un état «qui n’existe plus, qui n’a peut-être point existé, qui