Bonne copie (2) Peut-on parler de l'inutilité de la philosophie? Peut-on parler de l’inutilité de la philosophie et peut-on s’autoriser de cette inutilité pour la récuser ? Je m’interroge en effet sur l’utilité de réfléchir à cette question, sur l’utilité de bûcher pendant quatre heures sur ce thème, et, dans une perspective plus large, sur l’utilité de suivre des cours de philosophie et par conséquent de quelquefois, je l’espère, philosopher. A première vue, et surtout au vu des élèves se triturant l’esprit, la philosophie ne répond pas à des critères d’utilité. A quoi me servirait-il de savoir si oui ou non on peut parler de l’inutilité de la philosophie ? Pourtant la philosophie est enseignée à l’école et les cours sont même obligatoires au lycée ; ainsi il ne semble pas suffisant d’évoquer une probable inutilité de la philosophie pour la récuser. Il s’agit donc de se demander s’il est vraiment pertinent d’interroger la philosophie sous l’angle de son utilité et si le propre de la philosophie réside dans une quelconque utilité.
Nous verrons en quoi nous pouvons parler de l’inutilité de la philosophie, puis en quoi cela ne suffit pas à la récuser, et enfin en quoi la question de la philosophie ne se pose pas en termes d’utilité. (première partie) La philosophie peut, il est vrai, se définir par son inutilité, en tant qu’elle n’a pas vraiment d’impact immédiat et conséquent sur le réel, et qu’elle se caractérise par la propension au doute, à l’indétermination. On peut opposer la philosophie à la science, et aussi la philosophie à la morale, car la philosophie, contrairement à elles, ne peut influencer de façon positive le quotidien de chacun, la vie de tous. La science peut ainsi prétendre à une utilité par les technologies qu’elle crée, qui facilitent la communication, comme Internet par exemple, qui augmentent la production, le rendement, comme les machines agricoles ou les engrais et pesticides, ou qui sauvent des vies, grâce aux différents