Philosophie
Ce qui domine aujourd’hui, c’est l’économie et le droit, deux domaines sur lesquels les discussions ne peuvent se nouer puisqu’ils échappent aux citoyens. On ne peut pas réduire la politique à la moralisation du monde. La condition de l’homme ne change pas. Il doit donc s’organiser politiquement et établir des règles de vie commune. On voudrait se passer de politique, mais c’est impossible. Et surtout ce n’est pas souhaitable. Selon Manent, la question du politique s'organise sur ce qui, aujourd'hui, pour nous, « fait autorité » : dans le champ théorique, la science, dans le champ pratique, la liberté. C'est sur ce critère de la liberté que la démocratie moderne va être interrogée sans relâche.La première question est celle de la représentation politique. Pour Manent, elle s'éclaire si l'on prend en compte un système de séparations : séparations entre représentés et représentants (société civile et institutions gouvernementales) ; séparation entre les pouvoirs eux-mêmes (l'exécutif et le législatif). Au centre de ce dispositif, la séparation entre l'Église et