philosophie
PHILOSOPHER…
Qu’est-ce que la philosophie sinon l’acte de philosopher ?
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« L'étudiant qui sort de l'enseignement scolaire était habitué à apprendre. Il pense maintenant qu'il va apprendre la Philosophie, ce qui est impossible car il doit apprendre à philosopher ».
E. KANT, Annonce du programme des leçons de M. E. Kant durant le semestre d'hiver
1765-1766, trad. M. Fichant, Paris, Vrin, 1966, p. 68.
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« La philosophie n'est pas une théorie mais une activité ».
L. WITTGENSTEIN, Tractatus logico-philosophicus, 4.112, trad. G.-G. Granger, Paris,
Gallimard, 1993, 128 p.
COMMENTAIRE
Ces deux citations, d’auteurs d’accès difficile, nous interrogent sur le statut de la philosophie et du rapport que nous pouvons entretenir avec elle.
La philosophie c'est philosopher...
La philosophie n’est pas un corpus ou une théorie qu’il conviendrait d’apprendre. Elle est un acte, une démarche, une manière - plus qu’une matière – de questionner le monde, notre condition humaine, notre rapport à ce monde et aux autres. Il ne s’agit nullement d’accéder à un savoir car elle n’est pas un objet scientifique, même si l’anthropologie sociale ou culturelle peut l’envisager comme tel. Elle consiste en une attitude de questionnement, de
recherche
quant
à
ce
qui
pourrait
fonder
une
« science
philosophique ». Sa quête de principes premiers fondateurs ne peut se contenter d’hypothèses, d’intuitions ou de convictions : remettant au contraire en question(s) les
« résultats » de systèmes pensant avoir bouclé la boucle, elle « teste », sous des évidences affirmées ou supposées démontrées, les fondations de certitudes au dogmatisme aussi sécurisant que suspect.
Socrate acculait les sophistes, ses « confrères » (rémunérés eux !) se présentant comme
« experts » de tel ou tel champ de connaissances, à partir de sa formule célèbre : « La seule chose que je sais est que je ne sais rien ». Cette expression, galvaudée, risée de
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