Bonjour, je m'appelle Arthur Bloch j'ai soixante ans. J'ai la bouge large, lèvres épaisses, joues gonflées, le front haut sous une chevelure lisse encore noir et luisante pressages à gauche par une raie nette. De taille moyenne, plutôt gros, toujours vêtu de sombre, gilet, cravate noire, complet veston haut boutonné. je suis sourd de l'oreille gauche, je l'équipe d'un Sonotone, en société j'ai besoin de pencher la tete pour saisir la conversation. je porte immuablement un chapeau de feutre noir ou gris très foncé, de volume arrondi, et ne sors guère sans ma canne de coudrier à la poignée luisante de transpiration, à l'aide de ma canne j'ai l'habitude de pousser er presser les betes au flanc ou à l'arrière-train, pour examiner lors de ses achats. Je suis né à Arberg, dans le canton de Bern, en 1882. Seul garçon dans la famille, et l'aîné de quatre soeur. Quand j'avais 9 ans mon père est mort. Ma mère m'a envoyé apprendre la langue à l'institut française de Remiremont. Je suis pensionnaire à l'internat, puis j'ai fait son école de recrue dans la cavalerie, à Lucerne et à Thoune, déjà les chevaux. En 1914,à la déclaration de guerre, il est mobilise dans l'armée suisse comme dragon. Et là-bas j'ai perdu l'usage de mon oreille. En 1916, à trente-quatre ans, je reprend le commerce de bétail e mon oncle Jakob Weil. Les affaires vont bien. En 1917 j'épouse Myria Dreyfus, une jeune fille de Zurich, on s'installe à Bern, Monbijoustrasse 51, une rue élégante non loin de la gare, ou nous sommes encore loges en