Phèdre lecture acte iv scène 6
Phèdre ; acte IV, scène 6 du vers 1264 au vers 1290
Introduction :
Phèdre vient d’apprendre de la bouche d’Oenone qu’Hippolyte, celui qu’elle aime depuis si longtemps, aime Aricie. Abattue, elle prend conscience de son humiliation. Phèdre fait éclater ses sentiments qu’elle éprouve au fond d’elle. Elle est ravagée par la jalousie.
I. Jalousie et culpabilité de Phèdre vers 1264 à 1274
L’extrait s’ouvre sur deux questions rhétoriques. On en retrouve deux autres au vers 1267. D’un coté, on compte deux syllabes – «que fais-je» au vers 1264 et «pour qui» au vers 1267 -, de l’autre on en compte dix – «où ma raison va-t-elle s’égarer» au vers 1264 et «quel est le cœur où prétendent mes vœux» vers 1267-. Cela créer un effet de symétrie. Cependant, ces questions rhétoriques sont révélatrices. Elles expriment le désordre intérieur qui se trouve en Phèdre. Au vers 1265 et 1266, Phèdre utilise à trois reprises une ponctuation affective avec des exclamatives. Phèdre, ici, reparle de son «époux» Thésée à qui elle veut demander de l’aide, elle l’«implore». Cependant, Phèdre, qui vient d’apprendre que son mari est encore vivant, éprouve encore une grande passion pour Hippolyte mais aussi un sentiment de honte. Ce sentiment est renforcé par la répétition de «moi» qui traduit une certaine insistance chez Phèdre.
Des hyperboles montrent qu’elle se sent très coupable : «Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux» (v. 1268), «je respire à la fois l’inceste et l’imposture» (v. 1270). Elle exprime son horreur et sa peur face à l’amour qu’elle a pour Hippolyte.
Les «crimes», répétés deux fois –au vers 1269 et au vers 1284-, sont les crimes de Phèdre. Phèdre a dépassé ses limites, et ne peut pas aller plus loin dans ses crimes. Elle croit avoir commis les pires crimes jamais commis par l’homme : «Et des crimes peut-être inconnus en enfer» (vers 1284) et qui ne connaissent pas de supplices pour punir ses fautes –«supplice nouveau» (v. 1287)