Pierre et jean chapitre 9
INTRODUCTION
Maupassant a écrit 6 romans dont Une Vie (1883) ou encore Bel-Ami (1889). Pierre et Jean (1888) est son quatrième roman. Il comporte en guise de préface un essai intitulé Le Roman dans lequel l'auteur y explique qu'il prend ses distances par rapport au naturalisme de Zola car, d'après lui, l'écrivain réaliste ne fait que présenter sa vision personnelle du monde réel. Pierre et Jean est composé de 9 chapitres. Le texte présenté est extrait du dernier qui traite du départ de Pierre sur le bateau La Lorraine. L'aspect superficiel de cette scène finale semble la rapprocher de celle du départ mais quelques changements sont survenus.
LECTURE
Sur ce bateau que rien ne pouvait arrêter, sur ce bateau qu'elle n'apercevrait plus tout à l'heure, était son fils, son pauvre fils. Et il lui semblait que la moitié de son cœur s'en allait avec lui, il lui semblait aussi que sa vie était finie, il lui semblait encore qu'elle ne reverrait jamais plus son enfant. « Pourquoi pleures-tu, demanda son mari, puisqu'il sera de retour avant un mois ? » Elle balbutia : « Je ne sais pas. Je pleure parce que j'ai mal. » Lorsqu'ils furent revenus à terre, Beausire les quitta tout de suite pour aller déjeuner chez un ami. Alors Jean partit en avant avec Mme Rosémilly, et Roland dit à sa femme : « Il a une belle tournure, tout de même, notre Jean. - Oui », répondit la mère. Et comme elle avait l'âme trop troublée pour songer à ce qu'elle disait, elle ajouta : « Je suis bien heureuse qu'il épouse Mme Rosémilly. » Le bonhomme fut stupéfait : « Ah bah ! Comment ? Il va épouser Mme Rosémilly ? -Mais oui. Nous comptions te demander ton avis aujourd'hui même. - Tiens ! Tiens ! Y a-t-il longtemps qu'il est question de cette affaire-là ? - Oh ! non. Depuis quelques jours seulement. Jean voulait être sûr d'être agréé par elle avant de te consulter. »
Roland se frottait les mains :