Piratage
Préserver son statut de média de référence est d'autant plus primordial pour les grandes entreprises de presse en cette ère de Web 2.0 et de journalisme dit «citoyen». «Devant l'abondance d'informations et des réseaux sociaux, la seule chose que les médias ont, c'est leur crédibilité, dit-il. Et la sécurité va faire partie de cette crédibilité que les grands médias doivent assurer.»
Surtout que les pirates ne se contentent plus d'inscrire leur nom pour montrer qu'ils ont déjoué la sécurité. «Ils ont découvert que c'est encore bien plus le fun et tu as bien plus d'impact en laissant une fausse nouvelle qu'en laissant un logo. Le pirate dit : "Coucou, je t'ai eu, mais en plus je suis capable d'aller plus loin."»
Plainte nécessaire
Michel Dumais juge par ailleurs que Le Devoir a bien fait de porter plainte à la police. «Très souvent, les gens s'imaginent qu'on ne laisse pas de traces sur Internet, alors que c'est tout à fait faux, explique-t-il. Si vous êtes victime d'une attaque, ne gardez pas ça pour vous, déposez une plainte. Il faut le faire, absolument.»
S'il estime que l'image du Devoir ne sera pas véritablement ternie par l'oeuvre des mauvais plaisantins, Michel Dumais rappelle toutefois que ce genre de fausses nouvelles reste dans la mémoire des gens. «Je pense à la fois où TVA avait annoncé la mort de l'animatrice Hughette Proulx en 2006. Quand elle est décédée la semaine dernière, la première chose à laquelle j'ai pensé, c'est : "Est-ce que c'est vrai cette fois-ci?"» relate-t-il.
Le triste cas de l'ex-entraîneur de hockey Pat Burns vient aussi en tête. Le 17 septembre 2010,